Littérature

Le Crime de Blacourt de Daphné Guillemette : Un magnifique hommage

Lire un roman tiré d’un fait réel. Je crois que cela ne m’était encore jamais arrivé, surtout quand cela touche directement l’auteur du roman. Il faut bien une première à tout.

Aujourd’hui, je vous emmène en 1923. Pour essayer d’élucider Le Crime de Blacourt et pour parler du roman de Daphné Guillemette publié aux Editions Librinova.

La 4eme de couverture

« Dans la forêt, un bruit sourd se fit entendre, semblable à un coup de tonnerre. Une nuée d’oiseaux s’envola brusquement, souhaitant fuir au plus vite ce danger. Ce bruit, nous le connaissions tous, il annonçait la mort. »

En 1923, le tranquille village de Blacourt est ébranlé par la découverte d’un cadavre dans les bois. Il s’agit du garde-chasse Clovis Lambert, un homme d’apparence sans histoire. De qui ce crime atroce est-il l’œuvre ? Les suspects ne manquent pas.

Le commissaire Léon Carré, aussi bourru que pointilleux dans ses enquêtes, est dépêché sur place pour résoudre cette affaire. Au cœur de ce petit village de l’Oise, les qu’en dira-t-on pourraient se révéler être de précieuses sources d’information.

Cette enquête qui semblait ordinaire, devient de plus en plus complexe et confrontera le commissaire Carré à son propre passé. La vérité éclatera-t-elle ?

Le crime de Blacourt : Un magnifique hommage

C’est une bien triste histoire que celle que nous raconte Daphné Guillemette dans Le Crime de Blacourt, puisqu’elle évoque l’histoire de sa propre famille et tout particulièrement de son arrière arrière grand-père abattu dans le bois de Blacourt en 1923… L’autrice s’empare de ce faits divers, de ces faits réels pour nous relater l’enquête autour de ce meurtre. Ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas devant un témoignage ou des souvenirs, mais bien sur un polar romancé basé sur les interrogatoires, les expertises et les notes personnelles des enquêteurs. Daphné Guillemette nous entraîne bien loin de nos habitudes, puisqu’elle nous plonge presque cent ans en arrière dans une enquête loin du sang et des policiers super-héros que nous connaissons aujourd’hui. En somme, l’autrice nous offre un polar à la française comme on en fait que très rarement.

Le Crime de Blacourt pourra en dérouter plus d’un, tant on s’éloigne de ce qu’on a l’habitude de lire. Ici, la scientifique n’existe pas encore ou du moins, elle n’est pas aussi évoluée qu’aujourd’hui. Il faut donc faire confiance en son instinct et fournir un travail titanesque pour mettre la main sur le meurtrier. Le rythme du roman ou du moins de l’enquête est assez longue, mais non dénuée de rythme, puisque nous allons suivre le commissaire Léon Carré et le brigadier Henri Mézi dans une multitude d’interrogatoires, afin de démêler le vrai du faux. Les suspects vont s’enchaîner et ce sera nos regroupements qui feront toute la différence dans cette histoire. Parce qu’il va falloir ouvrir l’œil et les oreilles dans cette enquête du Crime de Blacourt et faire à l’ancienne, en prenant en compte les ragots du village.

avis sur Le crime de Blacourt de Daphné Guillemette. Premier roman tiré d'une histoire vraie

Outre l’enquête, Daphné Guillemette nous entraîne dans une époque que nous n’avons connue que dans les livres d’Histoire. Dans une époque où les affres de la grande guerre se fait encore ressentir et où le temps n’a pas la même incidence qu’aujourd’hui. C’est l’Humain qui est mis en avant ici et cela se ressent. L’autrice use d’une belle plume pour rendre un hommage vibrant à cet homme qu’elle n’a pas connu et qu’il ne faut pas oublier.
Le suspense est bien là tout en apportant la dureté de la vie et des éléments. On ressent le froid glacial et rude des saisons hivernales. On ressent toutes les difficultés des habitants de ce village et tout ce qu’entraîne ce meurtre. On s’attache à ce duo d’enquêteur et on finit par avoir un profond respect pour ce Léon Carré qui a tout donné pour retrouver l’assassin de Clovis Lambert. On vit, durant quelques heures, au rythme de cette enquête. Daphné Guillemette nous offre un plongeon dans le temps sur les traces de ses ancêtres.


Le livre se referme et on ne peut s’empêcher de penser à cet homme disparu, à ce fils qui doit vivre sans un père. Je n’oublierai pas cette histoire et j’aurais une pensée pour Clovis Lambert et sa famille chaque 27 novembre. “Tant qu’il y aura quelqu’un pour raconter ton histoire, tu ne saurais vraiment mourir”.
N’hésitez vraiment pas à découvrir ce polar si spécial et qui sort de nos habitudes de lecture. Amateur d’Histoire, de polar, d’enquête, de faits réels, allez-y. 

1 réponse »

Laisser un commentaire