Littérature

La disparue de la cabine n°10 de Ruth Ware : Croisière de l’ennui

Après la lecture convaincante du roman La mort de Mrs. Westaway, j’ai décidé de commencer l’année 2020 en douceur en sortant un autre roman de l’autrice Ruth Ware.

Je crois pouvoir dire, en commençant cet article, qu’il ne fait pas bon partir en croisière (coucou Sebastian Fitzek et son Passager 23). Aujourd’hui, je vais vous parler de La disparue de la cabine n°10 ou croisière rime avec ennui… Vous pouvez retrouver ce roman chez Fleuve éditions, mais également au format Pocket.

La 4eme de couverture

Une semaine à bord d’un yacht luxueux, à sillonner les eaux du Grand Nord avec seulement une poignée de passagers.
Pour Laura Blacklock, journaliste pour un magazine de voyage, difficile de rêver d’une meilleure occasion de s’éloigner au plus vite de la capitale anglaise.
D’ailleurs, le départ tient toutes ses promesses : le ciel est clair, la mer est calme et les invités très sélects de l’ Aurora rivalisent de jovialité. Le champagne coule à flot, les conversations ne manquent pas de piquant et la cabine est un véritable paradis sur l’eau.
Mais dès le premier soir, le vent tourne. Laura, réveillée en pleine nuit, voit la passagère de la cabine adjacente être passée par-dessus bord.
Le problème ? Aucun voyageur, aucun membre de l’équipage ne manque à l’appel. L’ Aurora poursuit sa route comme si de rien n’était.
Le drame ? Laura sait qu’elle ne s’est pas trompée. Ce qui fait d’elle l’unique témoin d’un meurtre, dont l’auteur se trouve toujours à bord…

La disparue de la cabine n°10 : Croisière de l’ennui

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, mais j’ai terminé ce livre dans la douleur. L’ennui était présente durant toute la lecture et il a failli me tomber plus d’une fois pendant la lecture. Tout commence dès les premiers chapitres avec une exposition trop longue et inutile à mon sens. Celle-ci tente de mettre en place, sur une centaine de pages, des événements pour que l’on puisse comprendre la psychologie de son personnage. Sauf que quelques lignes m’ont suffi pour comprendre que je n’aimerais pas cette Laura Blacklock. C’est simple, ses deux seuls traits de caractère sont d’être hystérique et alcoolique… Ça représente tout ce que je ne veux plus voir dans le domaine du thriller psychologique et domestique, bref passons à la suite.
Et bien celle-ci n’est pas forcément plus fameuse. L’autrice nous invite à embarquer sur un petit bateau de croisière luxueux et ce ne sera qu’une accumulation de situation plus ennuyeuse et répétitive les unes que les autres. Le personnage voit, entend des choses et personne ne semble la croire à cause de son côté hystérique et son soucis d’alcool justement. On peut peut-être y voir une critique vis-à-vis du fait que les femmes ne sont pas écoutées encore aujourd’hui dans nos sociétés, mais le personnage est tellement mal amené que je comprends les réactions des croisiéristes…

Vous êtes en train de vous dire que c’est une catastrophe, mais ce n’est pas forcément le cas. Le premier bon point est que Ruth Ware semble fortement s’inspirer des histoires d’Agatha Christie pour mettre en place La disparue de la cabine n°10. Bien que le procédé reste classique, Ruth Ware réussit à y mettre sa propre marque de fabrique. Le roman permet de s’interroger sur la santé mentale de notre personnage, mais aussi de rentrer dans son jeu pour tenter de deviner qui pourrait être le fautif dans cette histoire. En basant la deuxième partie de son histoire sur un bateau de croisière, Ruth Ware transforme son histoire en un huis-clos où la claustrophie règnera en maître. Cette croisière est le lieu idéal pour ce genre d’ambiance, puisque notre personnage est coupé du monde et surtout bloqué avec le tueur hypothétique. La paranoïa de notre personnage commence à déteindre sur nous, on se sent épié, à l’étroit. On étouffe, on veut sortir de là et gagner la terre ferme pour se sentir en sécurité. Ruth Ware joue avec cela pour imposer un ton et un rythme qui prend aux tripes, mais qui retombe un peu trop vite comme un soufflet, notamment dans sa dernière partie qui redevient répétitive et ennuyeuse…


Vite lu, vite oublié. Voilà ce que je pourrais dire au final de ce roman de Ruth Ware. La disparue de la cabine n°10 a certes quelques qualités, mais il souffre surtout d’un défaut que l’on retrouve de plus en plus dans ce genre de thriller… Histoire déjà vu un peu partout, un personnage principal antipathique au possible et disposant du même archétype que l’on voit partout. Dommage, parce que l’idée de base aurait pu apporter quelque chose de plus spectaculaire, plus profond et plus difficile psychologiquement. En tout cas, je ne partirais jamais en croisière. 

5 réponses »

  1. J’avais beaucoup aimé le Passager 23 de Fitzek, mais cette cabine n°10 ne me tente absolument pas… la couverture est sympa et elle m’avait tapé dans l’œil, mais la quatrième, déjà, est vue et revue 🙄 Le contenu n’a pas l’air plus convaincant…

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    • Le Passager 23 était vraiment très bon et surtout avec un impact psychologique fort avec les révélations de fin. Ici, comme tu as pu le constater sans le lire, c’est du déjà vu et surtout du déjà vu assez moyen… Tu as bien raison de passer ton chemin 😉

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