Littérature

Ceux qui te mentent de Nuala Ellwood : un thriller classique, mais intéressant

Je sais, j’avais dit que j’arrêtais avec le thriller domestique… Mais c’est plus fort que moi.

Aujourd’hui, je vous parle de Ceux qui te mentent, un thriller classique, mais intéressant de Nuala Ellwood publié aux Éditions Michel Lafon et disponible également chez Pocket.

La 4eme de couverture

Kate est reporter de guerre et souffre de stress post-traumatique. À cause, entre autres, d’un enfant qu’elle n’a pas pu sauver à Alep.

Quand elle rentre à Herne Bay pour les obsèques de sa mère, Kate se souvient de cet endroit où tout allait bien jusqu’à la mort de David, son petit frère. Un accident, dira-t-on. Ensuite plus rien n’a jamais été pareil. Leur père est devenu violent. Leur mère a perdu la raison. Puis sa sœur, Sally, a sombré elle aussi, malgré l’aide de son mari, Paul.

Dès son retour dans la maison de sa mère, Kate se sent oppressée et abuse des somnifères. Elle entend un petit garçon crier la nuit chez les voisins et ne sait plus ce qui est réel ou le fruit de son imagination torturée. Alors elle prévient Paul et Sally qui ne la croient pas, la police non plus, il n’y a pas d’enfant chez la voisine qui vit seule. Pourtant elle l’a vu. Dans le jardin d’à côté. Elle sait qu’il existe…

Ceux qui te mentent : un thriller classique, mais intéressant

Difficile de vraiment vous dire ce que j’ai pu ressentir en refermant ce roman de Nuala Ellwood, tant Ceux qui te mentent est clivant dans mon esprit. Ce roman, c’est avant tout une histoire qui met du temps à se mettre en route et qui passe son temps entre deux temporalités inconnues pour nous. L’une qui se déroule dans un petit village anglais où l’héroïne tente de faire le deuil de sa mère et de se remettre sur pied et l’autre durant une garde à vue où notre héroïne subira un test psychologique. C’est plutôt ingénieux de la part de l’autrice puisque l’on se sent perdu dans cette histoire et on a de nombreuses interrogations. La garde à vue se passe-t-elle avant ou après l’épisode la maison ? Notre héroïne a-t-elle commis une faute grave ? Un crime ? On veut savoir, on s’accroche à cette histoire et on plonge dans la psyché de ce personnage énigmatique. Ce procédé, c’est aussi un rythme incroyablement prenant et qui nous font tourner les pages sans nous en rendre compte.
On ne peut pas dire que la plume de l’autrice soit exceptionnelle, mais il y a quelque chose qui fonctionne tout de même. On se sent investi dans cette histoire, on veut comprendre, démêler les informations et plonger dans cette famille où les vices des uns font le malheur des autres.

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Tout fonctionne jusqu’à la dernière page, mais tout est assez classique finalement. On tombe sur tout ce qu’on a l’habitude de voir dans le thriller domestique finalement. Un personnage qui commence à perdre la boule et qui voit des choses apparaître et disparaître dans la maison, dont un petit garçon dans le jardin. Des soucis avec les médicaments et l’alcool, ce qui permet à l’autrice d’essayer de brouiller les pistes et de nous faire douter sur la véracité des faits et sur la santé mentale de notre personnage. Il y a aussi des secrets de famille, des querelles et une sœur alcoolique dans le lot (qui est fortement détestable au passage). 
Vous allez penser que ce roman n’a rien de particulier et qu’il ne se démarque pas assez de la concurrence, mais ce côté classique apporte également un final glaçant, bien qu’évident sur certains points. Même si tout cela pourra en gêner certains d’entre-vous, je trouve que le fin mot de l’histoire est assez cohérent finalement et qu’il tient bien la route.
Ce qui fait que Ceux qui te mentent de Nuala Ellwood réussit à se démarquer, c’est que l’autrice insuffle une dose d’humanité dans son personnage principal et qu’elle arrive à ancrer cette histoire dans l’actualité. C’est assez rare dans le thriller psychologique, mais Nuala Ellwood nous parle de stress post-traumatique, de la guerre en Syrie et des effets sur une reportrice de guerre qui passe plus de temps sur le terrain que dans sa famille. Les passages évoquant le conflit armé sonne juste et donne un impact encore plus important à cette histoire.
Ne vous y trompez pas, Ceux qui te mentent est classique par bien des aspects, mais sa noirceur aura de quoi vous surprendre puisque l’humanité de cette histoire va vous toucher et vous retourner à certains moments.


Que dire de plus ? Je ne sais pas finalement. Lisez-le pour vous faire votre propre avis. Je ne sais pas si Ceux qui te mentent va réellement me marquer dans ma vie de lecteur, mais la lecture de ce roman a quand même été plaisante. Pour un premier roman, on peut dire que Nuala Ellwood nous offre quelque chose de bon et d’intéressant. J’espère qu’elle ne va pas s’arrêter ici.

11 réponses »

  1. De ce que tu dis, ça fait vachement penser à Double Piège d’Harlan Coben. Exactement la même trame : une héroïne ex militaire, traumatisée, qui vient d’enterrer son mari et qui soudainement le voit réapparaître vivant. Elle se demande si elle est folle. D’ailleurs, tout le monde se le demande aussi. Secrets de famille, tout le bazar… La routine. ^^

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  2. Ça fait un moment que je l’ai lu mais mon impression est toujours positive quand j’y repense, ce qui est plutôt bon signe !
    Par rapport au traitement qu’en fait Harlan Coben, on part sur une intrigue totalement différente mais effectivement avec une base commune mais même si les ficelles sont connues, ça marche toujours pas mal pour ma part !

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    • Ah oui, c’est vraiment bon signe quand on garde un bon souvenir d’un roman 🙂
      Je suppose que le Coben est moins sombre que celui-ci ? J’aimerais retrouver ce petit frissons et surtout de la nouveauté dans les thématiques pour ma part 🙂

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      • Oui ^^ après, j’avoue que je ne connaissais pas le terme de thriller domestique :p et finalement, je ne lis pas tellement de thriller, et quand j’en lis, je préfère les disparitions d’enfant, ce qui fait que je lis encore moins d’histoire dans ce genre-là, avec des personnages qui perdent la tête :p
        Je note donc ce roman, pour le lire si je le trouve 😉

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  3. J’aime bien les thrillers domestiques même si finalement je ne me lance pas souvent dans ce genre. Ça me fait penser à La Femme à la fenêtre d’A.J Finn que j’ai adoré ou à La Fille du train que j’aimerais bien lire.

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    • J’en lis de temps en temps, parce que je trouve que tout commence à tourner en rond au niveau des thématiques et des descriptions de personnages… Perso, j’ai adoré La femme à la fenêtre pour son ambiance rétro, mais j’ai détesté La fille du train…

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