Littérature

Une baignoire de sang de Béatrice Hammer : enquête humaine

Journal de bord estival.

L’envie de lire s’échappe à nouveau et commence à attaquer mon envie d’écrire ici. Du moins, je n’y arrive plus et j’ai l’impression de mal le faire. Autant vous le dire tout de suite, j’ai eu du mal à écrire ces quelques lignes…

L’envie de lire s’échappe, mais pourtant, j’ai pu lire une enquête humaine en quelques jours seulement, sans ressentir aucune fatigue, aucun relâchement. Cette enquête, c’est celle que Béatrice Hammer évoque dans son roman Une baignoire de sang publié aux Éditions Alter Real.

La 4eme de couverture

Pourquoi Julie, jeune pigiste talentueuse, est-elle morte, les veines ouvertes, dans sa baignoire ? Et qui est donc Mina, cette jeune fille asociale, qui vit dans la rue depuis le jour de ses 18 ans, et dont les proches semblent mourir les uns après les autres.

Gloria Basteret, enquêtrice à la Crim, va tout faire pour répondre à ces questions. En plus de son enquête, Gloria doit supporter les exigences de son nouveau chef qui la déteste, s’occuper seule de ses deux enfants, veiller au bien-être d’un cheval nain… et rêverait de réinvestir une vie amoureuse trop longtemps négligée. Ceci l’amène à user de méthodes peu orthodoxes, sans prendre la mesure des dangers qu’elle fait courir à ses proches, en particulier à ses enfants.

Une baignoire de sang :
enquête humaine

Béatrice Hammer arrive et vous offre l’enquête parfaite pour les vacances d’été. Sans révolutionner le genre du thriller, l’autrice livre ici une enquête tout ce qu’il y a de plus classique, avec un suicide mystérieux, la collecte de preuves et d’indices, les interrogatoires et les accrochages avec les supérieurs. Mais là où Une baignoire de sang se démarque, c’est par sa capacité à plonger dans le quotidien de ses personnages, sans que cela vienne piétiner sur le reste de l’enquête. Ce roman, c’est comme une bouffée d’air frais dans la production actuelle qui se veut sombre, choquante et parfois très sanglante. Ici, Béatrice Hammer décline son histoire avec une forte sensibilité et un calme olympien. L’autrice tisse son intrigue avec une fluidité déconcertante, nous amenant ainsi à tourner les pages avec avidité. Bien que celle-ci ne soit pas révolutionnaire, son histoire nous happe de la meilleure des façons. Le suspense est là et s’intensifie avec le temps, même si la romancière ne cherche pas à faire dans le sensationnel. Le parallèle entre cette enquête et celle d’une Miss Marple est proche (c’est pas moi qui le dit, c’est Gloria), bien que Béatrice Hammer amène de la modernité dans son style, dans ses thématiques et dans ses personnages.

La force de ce roman passe par ses personnages, mais surtout par son héroïne qui se porte loin des clichés du genre. Gloria n’est pas une ancienne alcoolique qui combat ses démons au travers de ses enquêtes. Non, le personnage de Gloria est une femme, un être humain comme vous et moi. Celle-ci est une mère célibataire de deux enfants, quarantenaire et qui commence à sentir le poids des années sur ses épaules. Au travers de son personnage, Béatrice Hammer nous parle de toutes les femmes qui jonglent entre devoir familial, travail et vie personnelle au quotidien. Gloria est une femme pétillante, dynamique et qui se sacrifie pour le bien-fondé de son enquête et de la vérité. Sa vie n’est pas toujours rose, mais celle-ci est pimentée par de drôles d’événements (comme un cheval dans son salon, puis dans la voiture du commissariat). Gloria, c’est le combat d’une femme pour s’imposer, pour survivre au quotidien. Gloria, c’est la représentation de la mère courage, de la mère que l’on aimerait avoir avec nous, mais surtout d’une femme indépendante, d’une femme forte, d’une femme qui ne se laisse pas faire.
Une baignoire de sang devrait régaler les amateurs de secrets de famille, de scandale politique et sanitaire, ainsi que les celles et ceux qui recherchent une héroïne simple, humaine, à notre image. Béatrice Hammer va développer tout cela avec une certaine habileté et une certaine finesse, si bien que ces thématiques apporteront un plus à cette enquête. Je n’en dis pas plus sur ce roman, puisque le format est assez court et qu’il faut tout de même que vous découvriez tout cela par vous-même. 


Vous l’aurez compris, Une baignoire de sang est loin de révolutionner le genre, mais Béatrice Hammer nous offre une histoire tout en finesse et sincérité autour de personnages qui nous ressemblent. Je pense que le roman aura tout de même de quoi vous surprendre et qu’il peut avoir une place de choix dans votre PAL estivale. N’hésitez vraiment pas, vous n’allez pas le regretter. 

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