Littérature

L’autre Mrs. Miller de Allison Dikson : grand huit du pauvre

J’ai un aveu à vous faire.

Je crois que je fais une overdose de thriller domestique…

Aujourd’hui, je vais vous parler de L’autre Mrs. Miller de Allison Dikson publié aux Éditions Hauteville

La 4eme de couverture

Un voisin qui vous veut du bien…

Phoebe Miller vient de perdre son père quand elle découvre avec horreur qu’il est accusé de harcèlement sexuel, et se retrouve au coeur d’un scandale sans précédent. Redoutant d’affronter le monde extérieur, elle vit recluse dans la maison qu’elle partage avec son mari. Visiblement, cela ne suffit pas pour se tenir à l’abri des regards. Car Phoebe en est sûre : quelqu’un l’observe.

Dans ce quartier cossu de Chicago où tout le monde connaît tout le monde, l’arrivée des nouveaux voisins est une diversion bienvenue. Les Napier ont tout d’une famille idéale, mais sous cette façade parfaite, ne cachent-ils pas de sombres secrets ?

En bas, dans la rue, il y a quelqu’un à qui rien n’échappe…

L’autre Mrs. Miller : grand-huit du pauvre

Bon, bon, bon… L’autre Mrs. Miller de Allison Dikson n’est rien d’autre qu’un grand huit du pauvre, désolé. Maintenant que l’épine a été retirée du pied, autant revenir sur cette histoire et sur mon expérience de lecture. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre avant d’ouvrir ce roman. Je savais juste, par expérience, que le récit allait s’orienter vers un petit côté domestique, mais j’étais bien encore bien trop naïf. L’autrice s’empare dès les premières pages de ce style qui est devenu, pour moi, bien trop redondant et joue avec nous pour nous endormir. Il va falloir s’armer de patience pour avancer, parce Allison Dikson joue avec les codes du genres et les pousses à son extrême. On retrouve ainsi certains poncifs comme le couple de riche qui bat de l’aile, la femme qui devient paranoïaque et qui pense être observée, les nouveaux voisins intrigants qui s’installent à peine dans le quartier et des histoires d’adultères. Bref, L’autre Mrs. Miller avait tout pour me faire lever les yeux au ciel et c’est ce qu’il s’est passé…
Mais alors, pourquoi ne pas avoir abandonné au bout de deux chapitres ? Et bien, tout simplement parce que Allison Dikson joue avec nous et intègre un personnage intriguant qui observe cette Mrs. Miller et qui nous gratifie de ses observations à chaque fin de chapitre. Le voyeur en moi était comblé. La tension apparaît avec ce personnage mystère et l’envie d’en savoir plus s’installe, si bien que les pages se tournent assez rapidement. La machine est en marche, on s’installe bien confortablement dans le quotidien de cette agoraphobe et on monte la pente du manège tranquillement.

150 pages de moments du quotidien, déjà vus, parfois clichés et qui nous poussent à penser ou à deviner certaines choses. J’avais l’impression d’avoir tout compris en seulement trente pages. J’étais convaincu de ma trouvaille, je pensais avoir raison et là, PAF. Retournement de situation brutale, improbable et qui redistribue les cartes de la plus belle des façons. Je ne m’attendais pas du tout à ça et ce moment relance complètement l’intérêt que l’on pourrait avoir pour cette histoire. Bien évidemment, vous vous doutez bien que je ne peux rien vous dévoiler. Ça serait bien trop facile et surtout dommage de vous gâcher la surprise.
L’autre Mrs. Miller prend donc une nouvelle tournure, à la fois très intéressante et très bien jouée, qui permet à l’autrice de continuer à jouer avec les codes du thriller domestique pour y intégrer une belle part d’humour noir et d’étrangeté. MAIS, le soufflé retombe quasiment aussitôt, si bien que l’ennui revient vraiment au galop et ce n’est pas sa fin téléphonée qui arrangera les choses.


Bref, l’idée était là, mais la réalisation manque de panache à mon goût. L’autre Mrs. Miller se transforme en un roman oubliable pour ma part, mais qui pourrait plaire aux amateurs de ce sous-genre. En tout cas, le roman est d’ores et déjà disponible dans toutes les bonnes librairies, alors vous savez ce qu’il vous reste à faire. 

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