Coup de coeur

Dieu pardonne, moi pas de Claude-Michel Rome : Un thriller politico-financier qui décoiffe

Plus les mois passent et plus je me surprends à aimer les thrillers politico-financier. En tout cas, plus j’en lis et plus j’ai envie d’en lire davantage.

C’est ce qui m’est arrivé avec Dieu pardonne, moi pas de Claude-Michel Rome publié aux Editions Albin Michel.

Retour sur le coup de cœur de cette rentrée littéraire du premier semestre 2020.

La 4eme de couverture

À la veille d’un procès contre une dictature pétrolière d’Afrique de l’Ouest, le cadavre du grand avocat parisien Pascal Metzger est retrouvé en mer. Bien qu’ébranlés par son décès, ses trois jeunes associés décident de poursuivre le procès. Or, les preuves amassées par Me Metzger ont disparu.
En reprenant le dossier, Carla, Malik et Pierre-Emmanuel pénètrent peu à peu une affaire aux ramifications aussi gigantesques qu’insoupçonnées : armes, pétrole, alliances des mafias et des cartels, corruption, évasion fiscale…. De la « France-à-fric » en passant par la Suisse, Monaco et la banque du Vatican, c’est le sommet des États et le cœur même de l’économie planétaire qui sont en cause. On compte déjà quelques morts.

Dieu pardonne, moi pas : Un thriller politico-financier qui décoiffe

Claude-Michel Rome, réalisateur, signe ici son premier roman et je peux vous dire que c’est une très belle réussite. Il est indéniable que l’auteur use des codes cinématographiques pour nous proposer un roman d’une grande qualité. Dieu pardonne, moi pas est à classer parmi les meilleurs thrillers politico-financier que nous avons eu ces dernières années. L’auteur nous prend par la main et nous embarque dans une histoire, une enquête et un procès retentissant qui va à deux cent à l’heure sous fond de corruption, de blanchiment d’argent, de narcotrafiquant, de compagnie pétrolière et même de prêtres venus du Vatican. Claude-Michel Rome semble vraiment à l’aise avec la construction de son intrigue et surtout dans l’utilisation de son rythme qui est tout bonnement incroyable. Impossible de décrocher, tant celui-ci nous en fait voir de toutes les couleurs. On ressent le stress de cette enquête et du danger qui plane au-dessus de nos trois personnages principaux. Trois jeunes associés d’un cabinet d’avocat qui doivent prendre la relève de leur mentor assassiné peu avant le début du procès historique. L’auteur fait preuve d’un génie machiavélique puisque toutes les pièces de ce puzzle se mettent en place chapitre après chapitre.

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Entre vol de preuves et assassinats, l’auteur nous offre un spectacle de grande ampleur, mais surtout des scènes qui nous heurtent tout au long de cette histoire. Je n’oublierai pas de sitôt la sensation que j’ai pu ressentir lors d’une scène se déroulant dans un lieu public. Je l’ai vécu au ralentit, le souffle court et surtout avec cette sensation d’être impuissant face à tant de barbarie. Véritable montagne russe, Dieu pardonne, moi pas est un roman qui n’oubli pas pour autant ses personnages qui ont tous une histoire, un background développé et surtout très cohérent. Dans cette histoire, chacun a ses raisons de combattre ou de prendre part à ce procès d’envergure. Claude-Michel Rome nous parle de notre société qui est dirigée par l’argent, quel qu’en soit la couleur, et par la force. L’auteur égratigne, gratte la couche de vernis qui protège notre monde politique avec une certaine justesse, sans tomber véritablement du côté des complotistes, bien que celui-ci aborde l’idée de sociétés secrètes. L’injustice semble alors très grande et cette histoire nous donne l’impression d’être devant le combat de David contre Goliath…

Comme je le disais, Dieu pardonne, moi pas est un thriller politico-financier qui tend également vers l’oeuvre sociale, de par son approche de la justice. En tout cas, Claude-Michel Rome frappe un grand coup dans le monde du thriller et cette histoire n’est pas sans me rappeler le style de Frédéric Mars avec son roman La Lame, bien que Claude-Michel Rome ne se prive pas pour apporter son opinion sur certains sujets d’actualité. C’est ainsi que celui-ci nous parle des cités, mais surtout du fanatisme qui prend de plus en plus d’ampleur dans celles-ci, mais aussi dans les prisons françaises. Les autorités ferment les yeux, les plus forts embrigadent les plus faibles au nom d’un Dieu qu’il ne suivent pas forcément. L’auteur nous parle ainsi de la corruption qui est à son paroxysme dans cette histoire, si bien qu’on en vient à douter d’un peu tout le monde…


Vous l’aurez compris, ce roman de Claude-Michel Rome est un incontournable de cette rentrée littéraire du premier semestre 2020. Dieu pardonne, moi pas est un thriller de grande qualité, un véritable page-turner qui ne tombera pas de vos mains. C’est rythmé comme une bonne série TV, c’est vif dans l’écriture et les dialogues, c’est haletant et ça prend aussi aux tripes à certains moments. Que pourrais-je ajouter de plus ? Simplement de foncer découvrir cet auteur et cette histoire. 

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