Littérature

Un(e)secte de Maxime Chattam : Frustration et soucis de rythme

J’ai succombé aux sirènes des réseaux sociaux… J’ai lu Un(e)secte de Maxime Chattam publié aux Editions Albin Michel et je vous en parle juste en dessous (comme d’habitude en fait).

Entre frustration et soucis de rythme… 

La 4eme de couverture

Et si tous les insectes du monde se mettaient soudainement à communiquer entre eux ? À s’organiser ?

Nous ne survivrions pas plus de quelques jours.

Entre un crime spectaculaire et la disparition inexpliquée d’une jeune femme, les chemins du détective Atticus Gore et de la privée Kat Kordell vont s’entremêler. Et les confronter à une vérité effrayante.

Des montagnes de Los Angeles aux bas-fonds de New York, un thriller implacable et documenté qui va vous démanger.

Un(e)secte : Frustration et soucis de rythme

Chaque année, c’est la même rengaine, le même refrain. On attend la venue du nouveau Maxime Chattam. Certaines personnes l’attendent avec ferveur, d’autres avec enthousiasme, mais surtout avec beaucoup d’attentes. J’avoue que je ne sais pas vraiment où me situer. D’un côté, j’aime beaucoup cet auteur et surtout la personne, puisqu’il m’a lancé dans le thriller français et que nos goûts sont presque similaires. Mais de l’autre, je dois dire que je suis assez déçu des derniers romans publiés… L’appel du néant ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, bien que le sujet était bien mené. Tandis que Le Signal m’a tout bonnement énervé, d’ailleurs il m’arrive encore d’en parler, tant il me reste en travers de la gorge… Je m’étais dit que je ne lirais pas cette nouvelle mouture, Un(e)secte dès sa sortie, mais c’était sans compter le pouvoir des réseaux sociaux. J’avoue qu’à force de lire que l’auteur revenait aux sources de la trilogie du Mal, tout ça m’a donné envie de succomber et c’est d’ailleurs chose faite, vu que je vous en parle aujourd’hui.

Pour tout vous dire, je ne sais pas vraiment par où commencer avec cette lecture, tant il y a de très bonnes choses, comme de moins bonnes… Bon, vous aurez compris que mon avis est en demi-teinte avec cette nouvelle cuvée. Je ne sais pas si j’en attendais trop, si je me suis retrouvé aveugle face aux bonnes choses ou alors trop regardant sur les aspects qui me plaisent moins. En tout cas, j’en ressors moyennement convaincu, mais quand même plus qu’avec Le Signal.
Vous l’avez sans doute déjà lu dans quelques chroniques, mais Maxime Chattam attaque fort avec son prologue qui met en scène quelques petits insectes venant ramper sur une dame d’un certain âge. On ne s’y trompe pas, Maxime Chattam a cette faculté de jouer avec les peurs des gens pour en faire quelque chose de spectaculaire et c’est exactement ce qu’il se passe avec ce prologue, puisque la sensation de démangeaison arrivera assez vite, sans parler de cette paranoïa qui pousse à aller vérifier la moindre parcelle de notre corps devant un miroir.
Prologue intense, horrible pour certains, fun pour d’autres, mais une ambiance qui retombe assez vite pour aller vers un thriller qui sent bon le déjà vu et surtout l’ennui. Un(e)secte souffre d’un manque de rythme cruel et ce dès le premier chapitre finalement. On va tomber dans l’enquête classique avec un inspecteur d’un côté du pays et une détective privée de l’autre qui vont tomber tout deux sur des cas étranges qui finiront par se regrouper à un moment donné de l’histoire. Maxime Chattam alterne ses chapitres autour de ses deux personnages, même s’il se permet de passer quelques chapitres avec le même de temps en temps. Le soucis, c’est que l’ambiance du prologue ne se ressent pas par la suite, bien que quelques petites scénettes viennent faire décoller un peu le tout.

avis sur un(e)secte-maxime-chattam

Un(e)secte repose sur des ficelles que l’on connaît bien trop maintenant chez Maxime Chattam. On retrouve cette ambiance sombre des adorateurs du chaos, de la fin du monde, de Satan et des sacrifices. J’ai souvent eu l’impression de relire un roman faisant partie de la trilogie du Mal, mais sans forcément de touche de nouveauté. Mais ce n’est pas cet aspect qui m’a le plus décontenancé, mais bien celui du rythme. Celui-ci est assez linéaire et il explose dans un final qui va bien trop vite à mon goût, sans vous parler des révélations qui me semblent bien ridicules quand on découvre le fin mot de l’histoire. Je n’ai pas eu tout ce que j’attendais dans ce genre de roman. J’aurais voulu que la thématique soit bien plus poussée, tant celle-ci est intéressante et qu’elle est un reflet de notre société. J’aurais voulu que Maxime Chattam en face plus, quitte à ajouter cent, voire deux cents pages de plus à son histoire. J’aurais également voulu voir bien plus de passages avec les insectes en question, car je trouve que ce n’est pas assez mis en avant. J’ai presque eu l’impression d’avoir une erreur sur la marchandise, tant on m’a vendu quelque chose d’horrible…

MAIS, Un(e)secte est sans doute qu’un roman introductif pour une nouvelle trilogie, voire plus. Ce roman met en lumière de nouveaux personnages très attachants, qui se ressemblent et qui changent des personnages que l’on a l’habitude de retrouver dans les thrillers. Vous pouvez dire adieu aux flics super-héros le jour et la nuit, quoi qu’on retrouve cet aspect à quelques moments du livre. On a l’impression d’avoir des personnages réels dont les maux sont ceux de notre société actuelle. D’un côté, nous avons Atticus Gore, flic à Hollywood, la quarantaine fan de Metal (merci pour la playlist au passage. J’avais tous les morceaux automatiquement en tête et vos mots sur ce genre de musique sont parfaitement choisis), qui ne brille pas par ses résultats et qui est en paix avec son orientation sexuelle. De l’autre, il y a Kat Kordell qui vit avec son temps, qui ne veut pas forcément être en couple, ni d’avoir d’enfant, mais qui ressent toute la pression sociale au-dessus d’elle et son horloge biologique qui la rappelle à l’ordre de temps en temps. Même s’il y a des soucis de rythme, d’ambiance et d’histoire qui reste un peu trop en surface, Maxime Chattam montre qu’il est toujours aussi bon pour nous proposer des personnages de qualités et des descriptions de situations dignes de Stephen King.
L’auteur semble vouloir replonger aussi dans son cycle de l’Homme (Les Arcanes du chaos, Prédateurs et La Théorie Gaïa) en mettant en lumière la dangerosité du nouveau monde, des nouvelles technologies, tout en nous mettant en garde sur les soucis environnementaux. Maxime Chattam joue avec les nouvelles grandes peurs du siècle, à savoir les grandes entreprises et surtout les GAFA.


Voilà, je ne sais pas ce que je pourrais dire de plus. J’ai eu envie d’y croire, j’ai eu envie de retrouver LE Maxime Chattam que j’aime, mais il faut se faire une raison. Un auteur, ça évolue dans le temps, avec la société et les nouveaux maux qui l’accompagnent au quotidien. Même si je n’ai pas apprécié certains aspects de ce roman, je ne peux qu’avouer que Maxime Chattam nous propose autre chose, une enquête qui est plus lente, qui se jouera peut-être sur d’autres histoires, en tout cas j’ai envie d’y croire.
Bien sûr, cet avis n’est que le mien et je comprends tout à fait que cet Un(e)secte puisse avoir un meilleur accueil chez vous ou chez les phobiques des insectes. Je vous invite tout de même à le découvrir. 

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17 réponses »

  1. Mais ton avis je le partage tellement !! Enfin quelqu’un qui n’a pas sauté de joie après la lecture de ce livre. Je l’ai lu assez vite mais je me suis ennuyée. Et ce qui m’a le plus énervée c’est la présence des insectes qui est carrément anecdotique.

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    • Je viens de découvrir ton avis complet et ça fait quand même beaucoup de bien de ne pas être seul face à la déferlante de coup de cœur sur les réseaux sociaux…

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  2. A peu de chose prêt, on a écrit la même intro…mdr…
    je l’ai trouvé tellement mieux que le signal, que j’ai aimé…mais j’espère effectivement qu’il va y avoir une suite.
    Passe un bon weekend, je termine mon king pour le mois de Novembre

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    • Les grands esprits se rencontrent !
      Je n’arrive toujours pas à pardonner cette grosse erreur qu’est Le Signal et je pense qu’Un(e)secte va aussi me rester en travers de la gorge :p

      Bonne lecture à toi 🙂

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  3. Je pense que là où ça pourrait le faire avec moi, c’est que justement je connais très peu l’auteur, donc si il tire des ficelles habituelles, je n’y verrai que du feu… j’aime pas les insectes, c’est mon seul frein actuel mais je l’ai quand même dans ma wish-list 😏

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    • Pour le peu qu’on les voit ça se passera bien au niveau des insectes :). Je ne sais pas ce que tu as lu de l’auteur, mais L’âme du Mal, Maléfices ou encore La conjuration primitive me semblent bien plus intéressant à lire que celui-ci 😉

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